• J'aimerais te faire mal, pour que tu saches enfin ce qu'est la vraie douleur.
    J'aimerais te faire saigner, pour que l'anémie soit ton amie.
    J'aimerais te faire bander, juste pour te laisser en plan.
    J'aimerais que tu deviennes mon patin, l'histoire d'un jour, l'histoire d'une nuit.

    J'aimerais que tu pleures autant que j'ai pu le faire.
    J'aimerais que tu sois plus mortifié, déprimé, désarticulé, au fil des jours, des heures, des mois.
    J'aimerais que tu connaisses une mort lente pendant que je te regarderais.
    J'aimerais... ce n'est qu'une envie, un jour j'aimerais la réaliser.

    Un jour... tu m'aimeras...

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  • Dans un coin il a toi et tes frasques sans fin, toi et tes recommandations sur ma vie. Dans l'autre coin il y a moi et mon bon coeur qui t'écoute toujours: Ô voix de la raison.

    Toi+moi c'est nous dans une passion fusionnelle. Toi+moi ça existera toujours, ça nous excitera toujours. Neurone contre neurone, le grand bain dans la grande boîte.

    Toi+moi c'est toujours dans un même accord, toi tu es ma vie, moi je suis ton esclave.

    Un jour toi+moi est devenu toi et moi. L'un et l'autre: la dissociation ultime dans un bain de sang. C'était un beau jour de pluie, et toi et moi, nous avons rencontré elle. Je n'ai pas compris pourquoi toi tu ne l'aimais pas, moi je l'aimais bien.

    Toi et moi est devenu ascensionnel et surnaturel.
    Tu m'as tendu des pièges dans la maison, et j'ai bien senti ton mécontentement. Pourtant moi j'ai tenté de me racheter, un jour tu m'as dit :"elle ne doit plus exister".

    C'était un beau jour, et il pleuvait devant mes yeux: c'était le jour ou toi tu me laissais le choix: redevenir nous ou rester moi.

    A l'instant où j'ai brandit le couteau au dessus de nous c'était toi qui prenait toute la place dans notre tête. C'est toi qui m'a enfermé dans mes cauchemars d'enfant, pendant que tu agissais. C'était moi qui pleurait en te hurlant de me laisser sortir.

    C'est nous qui avons caché ce qui restait d'elle.

    Toi et moi étions à nouveau toi+moi: amour, fidélité, secret, passion, un tout.
    Moi je ne me suis plus jamais opposé à toi, car je ne voulais plus que quelqu'un s'oppose à toi+moi. Alors dans les moments difficiles où tu nettoies la vermine, je reste cacher au fond de nous: depuis notre première fois je pleure beaucoup moins, tu es gentil avec moi : tu me caches les images violentes. Tu me rassures en me disant que ce n'était rien, et nous repartons toi+moi = nous for ever.



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  •  Un besoin grandissant d'évacuer une kyrielle d'informations, inutiles, encombrantes et lourdes à porter. Le fardeau de l'existence semble être de fonte. La vie est un long train rempli de gens, gens remplis d'information qui cherchent à en recueillir encore. Effarée, tu te perds dans le charabia publicitaire, tu cherches à obtenir ce que tu ne pourras jamais avoir: une vie aussi remplie que les autres, et c'est pas faute d'acheter toutes les nouveauté.

      Ce gavage devient gerbant. Tu cherches les toilettes à informations, et l'emplacement pour insérer tes doigts et provoquer le rejet. Cela semble difficile à atteindre, après information, c'est impossible.
    Deux torrents de larmes remplacent tes yeux défaillant, ton corps exalte la haine et l'impuissance: t'as l'impression de t'être fait baiser.

      Avec soin tu choisiras ton dernier repas, on allait pas se moquer de toi sans réaction de ta part. LeMonde ce sera l'entrée, la vue générale du monde entier. MTV comme poisson, juste pour te rappeler que la connerie ricaine sera sans borne. Pour le plat principale on attaque un peu plus gros: l'intégrale de TF1, hypocrisie en boite soupoudrée de foutage de gueule: c'était costaud. Fromage et dessert ne feront qu'un: la collection Larousse te semble pas trop mal, tu espères revenir au vrai, le fin du fin, l'histoire et tout ça.... Beaucoup d'information en trop...

      Sensation de saturation, ta tête est pleine à craquer, ton cerveau a un peu de mal à tout assimiler. Tu prépares ton châtiment, à défaut de pouvoir te vider l'esprit, tu videras ton corps.
     D'un geste vif la lame transperce ton ventre de haut en bas. Un esprit plein, pour un corps vide.


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  •  Mal au coeur. Mal de vie. Parfaite et splendide. Tu la dévores des yeux. Chaque instant où tu croises son reflet ton coeur gambade, tes jambes deviennent inexistence.

     Les rideaux d'ombres te recouvrent à nouveau; hors de tes yeux elle évolue sans toi. Tu es seul à imaginer cet être dans toute sa beauté, t'imaginer la posséder dans une étreinte brusque et létale tellement la jouissance serait forte. Le gouffre dans lequel tu sombres sont les entrailles du vide.

      Chacun de ses gestes semblent parfait. Tu attends dans la douleur le moment où elle accepterait de passer un moment avec toi. Elle déesse. Toi larve. Tu te sens inférieur et hideux, la divine créature semble sourire dans l'infini. Dans ta prison silencieuse tu espères une attention, quelque chose de sa part; pendant ce temps tu lui ériges un temple de plus en plus grand, ta religion sera l'amour à sens unique, ta religion sera de vénérer celle qui jamais ne te regardera, ta religion sera de protéger celle qui jamais ne te sourira.

      Ta vie sera d'être seul, coupé de tous, coupé d'elle, couper ta chair et pleurer celle que tu aimes; larmes de désespoir et
    cyanure au fond de ton tiroir. Parfois tu prends la petite fiole qu'un rayon de soleil caresse. Là tu te demandes si ça changera quelque chose pour elle, après tout elle ne t'a jamais regardé...


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  •  Baisse les bras et rends les armes, aujourd'hui tu saigneras, aujourd'hui sera journée rouge, les sorties en travaux sur tes veines voient défiler un flot rouge et ininterrompu d'hémoglobine. Oh clameur des gouttes de sang sur le carrelage blanc.
     
     Aujourd'hui tu saigneras c'est inscrit sur tes bras, comme une date funèbre imprimée au cutter. Ce soir un destin tragique se termine et demain tes larmes sèches ne seront plus que poussière.

     Aujourd'hui tu saigneras pour le meilleur et pour le pire, uni dans la dérision avec ton âme, liés jusqu'à l'ultime dénouement sanglant.

      Saignes et pleures pour un futur meilleur, du côté de ceux qui ne vivront plus....
                                                                                                                                       Saignes...


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