• || la ligne jaune ||

     C'est avec acharnement que tu tentes de maîtriser tes tremblements. La pièce devient trop petite, tu sens les murs se rapprocher de toi, l'air s'en aller, le temps s'allonger. Tu transpires abondamment,  respires plus fort qu'après une course éreintante. Ton coeur bat la chamade, ta cage toracique est trop étroite pour lui, tes viscères manquent d'espace dans ton ventre tout contracté.
      Tu commences à prier, à supplier n'importe qui de venir t'aider. Dans la salle noire, en pleine crise de panique, tu voles à chaque coin de la pièce comme un papillon sous un verre retourné. Tu déambules sans te rappeler où est la porte pour sortir, désespéré, tu te dis que tu vas mourir là, broyer par l'enceinte du bâtiment, abandonné par tous ceux que tu aimais.
     
      Tes pleurs résonnent de plus en plus fort dans le lieu exsangue. Roulé en boule au sol, tu souhaites ardemment qu'un rayon de soleil vienne caresser ton visage, que la brise entre et t'apporte un souffle de vie. Tu imagines une ligne jaune qui se dessine sur le mur en face de toi, au milieu de tes larmes chaudes la ligne est étrangement courbe. Tu fixes ton attention sur ce bout d'espoir, la ligne s'épaissit. 
       En haut et en bas, deux nouveaux traits jaunes apparaissent. Tu ne comprends pas, tu te contentes de t'accrocher au fait que tu n'es pas entrain de mourir asphyxié. Les  lignes deviennent encore plus larges et forment des angles complexes, tu apprécies la beauté de la figure, ton coeur bats plus vite.
      Ta maman ouvre la porte en grand, enlève ses chaussures et s'approche de toi. Elle t'emporte dans ses bras, tu sens son parfum rassurant. Soudain tu n'as plus peur, maman est là, l'appartement devient plus grand, maman est là...


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